Thursday, December 27, 2007
Pour Richard / réponse au texte d'un lecteur
Ça commence.
Sur la table, la machine brillante chauffée par le soleil. Les touches brûlantes sous mes doigts.
Sous la table, ses doigts brûlants sur ma chair. Mes cuisses blanches s’ouvrent sous ses caresses. Je laisse aller la chaleur de ses mains glisser sur ma peau, comme le soleil glisse sur mes épaules. J’aime écrire sous la chaleur d’un soleil brûlant. Des images me reviennent en mémoire. Les images volées par les trous de serrures des chambres d’une maison discrète dans une petite rue bourgeoise. Des jeunes femmes alanguies sur des canapés rouge, des lits de soie brodée. Des hommes en chemise fouillant sous les jupons. Je confie à ma Remington les petits secrets des boudoirs cachés de la ville. Comme Hemingway racontait les aventures de Jake Barnes, je raconte les histoires des Aspasie modernes. Expertes du cul, elles laissent ces hommes polissons soulever leur jupe et chercher entre leurs lèvres le fruit qu’ils feront mûrir entre leurs doigts. J’appuie sur les touches, l’encre se dépose sur la feuille blanche et je regarde chaque mot en silence. Je sens ses doigts ouvrir mes lèvres lorsque mon esprit est occupé à écrire les mots. J’ouvre la bouche et laisse aller des mots de plaisir lorsqu’il lèche ce qui se dépose sur sa langue, un filet d’encre blanche transparente, fruit de mes souvenirs de voyeuse et de jouisseuse. Car il me fait jouir. Sa langue appuie sur mon clitoris comme les touches de ma Remington appuient sur le papier. Et je n’ai qu’une envie à cet instant, que l’écriture continue, qu’il raconte lui aussi le livre de ma jouissance.
Ann Aroïs
Texte envoyé par Richard (suite)
Toutes mes économies y sont passées, j’ai offert une Remington à Ann.
La même qu’Hemingway. Exactement la même. Un son pur, genre le soleil se lève aussi.
Avec elle, elle va de ville en ville, de motels en maisons de passes. Reporter du cul.
Actrice, reporter, écrivain.
Une petite robe fleur jaune, une chambre à parquet.
L’après-midi au milieu de la lumière, vraiment au milieu.
La fenêtre sur le coté et une feuille qui se noirci.
La Remington au centre de la table en bois, une bonne table pour du gros œuvre.
Elle, la table, la machine, la feuille, la robe. Très jaune en fait.
L’atmosphère : poussière de vitrail façon début de siècle.
Pour être clair début vingtième siècle avec une coupe à la garçonne.
Pas de lit dans cette chambre juste du doré feutré, du jaune pale, du brillant mais légèrement opaque.
Je me glisse sous la table et ça commence
RN+
Tuesday, December 25, 2007
Monday, December 24, 2007
Saturday, December 15, 2007
Texte envoyé par un lecteur
Une bite pour le rythme. Des fesses pour la souplesse. Du souffle et du nerf : l’écriture est une maîtresse exigeante.
De la rondeur, de l’opulence, une écriture ouverte, une écriture offerte. Une écriture femelle.
Du bleu pour l’ambiance. Oui, un fanal bleu pour la petite Colette des queues.
Une écriture femelle noyée dans du bleu ce jour-là.
Penchée sur le clavier, la nuque raide, les épaules lourdes : obéir au texte.
Dans son dos j’approche. Trop de tension. alors je m’occupe de la nuque. La détendre rien qu’avec les pouces. Pour les épaules toute la puissance de mes mains. Mes mains, ses épaules. Ses doigts retrouvent la cadence, le texte respire, l’écriture gronde.
Je passe sous le bureau.
Les chevilles : le plus difficile, caresser, oui, mais en force.
Les mollets : s’accorder un peu de douceur, du temps, du genou au pied.
Ma bouche commence juste pour l’arrière des genoux.
Elle étend ses jambes : pas possible autrement. Le petit creux derrière le genou.
Mes mains attaquent les cuisses, la bouche toujours à la traîne.
Ses doigts sur le clavier : fidèle au texte.
Ses cuisses douces entrouvertes. Remonte là-haut ma bouche !
Ma joue contre elle. J’ouvre ses jambes avec ma joue. Me voilà en haut.
Tchick-tchick, elle fait sur le clavier. L’ordinateur ronronne. Du bleu.
J’attends : un point, une virgule, peut-être la fin d’un paragraphe pour la déculotter.
Et plus tard se branler dans la culotte d’Ann.
S’imprégner de l’odeur de votre chatte. Le temps de l’odeur.
Du bleu, un souffle et l’odeur de votre chatte.
Point d’exclamation, au moins, quand l’odeur de votre chatte devient le goût de ta chatte.
D’abord ma langue en fait le tour, lui laisser le temps, libérer les arômes.
Je remonte le long de la fente, pas encore le clito. D’abord le goût ensuite le clito.
Les lèvres, les bords, le milieu.
Le clito : se faire connaître. L’entourer, le protéger enfin l’aspirer.
Tchick-Tchick sur le clavier et le goût de ta chatte.
Je la suce, l’aspire, l’avale ta chatte, tandis que toi la femelle tu enfantes le texte de ta jouissance.
Richard Noirplus.
Merci Richard pour ce très joli texte. Ann Aroïs.
Monday, December 03, 2007
Friday, November 23, 2007
Thursday, November 22, 2007
Les hommes au téléphone 18/18 (fin)
Epilogue
Il serait faux de croire qu’il n’y a pas de rapport sexuel au téléphone rose. Sans paraphraser Jean-Luc Nancy lorsqu’il décrypte la phrase de Lacan, je crois qu’« il y a »
Wednesday, November 21, 2007
Les hommes au téléphone 17/18
Un nouveau soir, après m’avoir envoyé une photo de son sexe, je reçois un message : « Envie de vous entendre jouir maintenant au téléphone. Décrochez et jouissez. » Samuel utilise les mêmes mots que j’utilisais avec les hommes que je faisais jouir au téléphone. Je lui donne mon numéro comme les autres hommes me donnaient le leur. Il appelle. Je suis déjà mouillée par l’excitation de sa demande. Je me caresse au téléphone. Je gémis, je soupire, je jouis, je crie. Je l’entends me dire, me répéter, dans un souffle court : « Je vais venir vous baiser à Rouen ». L’entendre parler et entendre ces mots décuple mon excitation. Je ressens pour la première fois la sienne. Je sais comment il baise. Sans les mots. Aux inflexions de sa voix.
Tuesday, November 20, 2007
Les hommes au téléphone 16/18
Un soir, il me propose de lui laisser un doux message sur son répondeur téléphonique J’accepte ce jeu. Je me caresse pour la première fois au téléphone sans que personne ne m’écoute à l’autre bout du fil. Il me rappelle le lendemain me disant qu’il écoute dans sa voiture, branché sur le haut-parleur, mes gémissements de plaisir entre d’autres messages sauvegardés.
Un autre soir, je lui envoie un message sur son téléphone lui disant que je me caresse. Il répond qu’il est au restaurant avec des amis mais que je l’appelle lorsque je serais prête à jouir. Je l’appelle comme convenu. Il décroche, sort sur le trottoir et m’écoute jouir sans rien dire. Il me comparera à une Ferrari, m’enverra un message quelques minutes plus tard me racontant que les autres convives lui disent que son visage ressemble au visage de quelqu’un qui a appris une bonne nouvelle.
Le savoir dans cette situation m’excite au plus haut point. Je découvre chez moi une forme de plaisir que j’ignorais encore.
Monday, November 19, 2007
Les hommes au téléphone 15/18
Une autre fois, il est dans un hôtel à la montagne, dans son lit. Je suis chez moi, dans mon lit. Jouir avec un homme au téléphone, c’est sentir comment il se branle en entendant les intonations de sa voix, c’est sentir comment il baise en entendant les mots qu’il aime dire. Mais Samuel ne dit rien. Il ne livre rien de lui. Je ne sais si c’est un manque d’expérience au téléphone ou un acte volontaire. Je ne sais dire s’il se branle vraiment à cet instant. Rien ne transparaît. Je me caresse seule, avec pour unique excitation le fait de savoir qu’il m’entend. Il renverse les règles. Ce n’est pas moi qui domine. J’aime être soumise sachant que je domine le jeu. Samuel change les règles du jeu. Je me caresse, j’imagine sa main ou ma bouche sur sa queue. Je lui raconte ce dont j’ai envie avec lui. Je me fais jouir. Il ne dit rien. Je m’inquiète de savoir si ça va, ce que je n’ai fait avec aucun autre homme au téléphone, si cela était bien. « Vous êtes bien toutes les mêmes ». Long silence. Phrase aux multiples sens, je ne sais si cela est le signe d’une déception, d’un mépris, d’un détachement, d’une habitude de la pratique. Samuel est le premier qui me met dans un état de colère lorsque je raccroche. Mais face à moi-même, je ne peux m’empêcher de reconnaître qu’il m’excite tout autant qu’il m’énerve. Je n’ai aucune prise sur lui. Il me fait douter de mes capacités de pute au téléphone. Je m’interroge. Aurai je donc perdu ce que j’ai exploité durant des années ? Ou est ce l’homme d’aujourd’hui qui a changé ? Samuel est il un de ces nouveaux hommes qui prend soin de sa peau, se féminise et retient aussi ses instincts mâles au téléphone rose ? Samuel pourrait se lâcher, vanter les mérites de sa queue en imaginant me soumettre à son plaisir. Il n’en est rien. Samuel m’intrigue. Samuel est un homme marié qui veut voir ailleurs. Il veut voir. Seulement voir. Donc seulement écouter.
Sunday, November 18, 2007
Les hommes au téléphone 14/18
Je connais le visage de Samuel, sa façon de bouger, ce qu’il fait. Lui ne me connaît pas, ne connaît pas mon visage. Je l’invite un après-midi au téléphone après l’avoir senti excité dans les mots qu’il a écrit. Sa voix est assurée et troublante mais brouillée par des bruits sourds. Le résultat est catastrophique. Seconde séance dans le calme de sa voiture à l’arrêt. Voix décontractée puis des intonations peu à peu différentes. La voix intime, la seule qui m’intéresse. La voix est un second visage. Etre dans l'intimité du désir de chacun des hommes au téléphone sur la ligne rose, celle où l’on lâche ses mots comme on lâche son foutre. Samuel n’est ni tout à fait semblable aux autres hommes, ni tout à fait différent. Il dit des mots, pendant que je me caresse, qu’aucun autre homme ne dit au téléphone. Il dit « vous » mais il dit « chérie ». Les autres disent « tu » et n’emploient jamais les mots réservés à leur femme. C’est presque une règle implicite. Il dit « ça vient, là, n’est-ce pas ? ». Je réponds « oui » dans un soupir de plaisir. Il dit « allez, venez, chérie ». Je viens, je sens le plaisir qui monte. Il ne dit rien d’autre et m’écoute jouir, gémir et crier.
Saturday, November 17, 2007
Les hommes au téléphone 13/18
L'envie, à nouveau, de la voix pornographique avec un inconnu. L’envie du jeu érotique m'est revenue avec lui. A l'heure de la webcam, de la visiophonie, de Facebook, écouter simplement la voix d’une inconnue reste le dernier vestige d'un érotisme presque luxueux. Une douce liqueur parmi tous ces alcools forts.
Retrouver le goût secret du boudoir, de la voix intime derrière la voix publique, des mots secrets, ceux de l'intimité la plus profonde, ceux du sexe.
Samuel écrit des mots excitants dans des messages électroniques. Mais Samuel ne dit presque rien au téléphone. Un silence qui pourtant me tient et me fait jouir comme rarement j’ai joui au téléphone. Il y a dans son silence tous les mots que j’imagine, dans son souffle ou son soupir lâché la sensation intense de plaisir chez moi de l’ultime coup de rein reçu, viril et profond, celui qui me fait jouir. Samuel crée du désordre là où j’avais bâti un ordre bien établi au fil des conversations avec tous ces hommes.
Friday, November 16, 2007
Les hommes au téléphone 12/18
Une longue période sans téléphone rose a passé. Je revins à ces conversations érotiques durant ma période de célibat. Je me servais de l’excitation des hommes avec ma voix comme on utilise un gode. La voix devenait sex-toy. Je cherchais moins à faire jouir les hommes qu’à me faire jouir moi-même en utilisant leur excitation.
Je fis plusieurs rencontres. Je passais à l’acte lorsque j’en avais envie.
Thursday, November 15, 2007
Les hommes au téléphone 11/18
C'est aussi au son de sa voix que j'ai compris que notre relation allait cesser. Sa voix n'était plus la même au téléphone. Sa voix était fuyante, embuée. Je lus un message de lui, un soir, sur l'écran, un des derniers qui devait exister entre nous. « J'ai besoin de temps. Je préfère que ce soit moi qui rappelle en premier. Très sincèrement, tu es une fille très bien et je ne regrette pas le moins du monde tout le temps que nous avons passé ensemble. Je t'embrasse. Philippe ».
Je compris avec lui lors de discussions ultérieures que tromper sa femme avec une voix n'était ni risqué, ni gênant, ni culpabilisant, mais que le passage à l’acte l’avait rendu coupable. Le secret de la voix désincarné de tout corps, c'est l’assurance d’un secret, celui qui ne met pas en danger, celui qui, s'il apparaît au grand jour, sera toujours facile à justifier. Se poser en victime d'une femme hystérique se serait déjà vu. J'ai très vite compris que faire l'amour au téléphone impliquait à la fois confidentialité, respect mutuel mais aussi détachement, dissociation du fantasme et du réel. Ne rien attendre du reste. Les hommes mariés sont de merveilleux amants virtuels car ils s’abandonnent sans peur dans la virtualité. Il faut simplement ne rien attendre d’autre. Alors, je me pose de nouvelles règles. Couper court lorsque la voix est lâche. Prendre une voix cinglante et castratrice, puis cesser les conversations sera ma seule réponse à l'irrespect, l'impolitesse ou le mépris. J’accepte d'être le jouet d'un homme marié parce que c’est très jouissif, d'être la putain tandis qu'il vénère la maman qu'est devenue son épouse. Une seule règle toutefois me guide : ne pas accepter la goujaterie.
Wednesday, November 14, 2007
Les hommes au téléphone 10/18
Ce fut le commencement de trois mois d’une relation intense via le téléphone.
Il m'appelait entre deux consultations de patients, entre deux visites. A cette époque, nous n'avions ni l'un ni l'autre de téléphone portable. Je l'appelais d'une cabine téléphonique lorsque je n'étais pas seule chez moi. D'une autre cabine avant d'entrer le matin à mon bureau parisien où je n'étais jamais seule. Aujourd'hui encore, la vision de cette cabine téléphonique me rend nostalgique de cette relation. Il profitait d'un moment de calme où ses enfants jouaient dans le jardin, où sa femme était occupée à l'étage pour m'appeler. Il ne cessait de me répéter que je lui manquais, qu'il avait besoin d'entendre ma voix. Les moments de sexe au téléphone où nous jouissions ensemble étaient de véritables moments d'intimité. Dans mon bureau rouennais où j'étais seule, je frémissais à chaque appel. Je me souviens avoir joui avec lui à l'autre bout du fil, jambes écartées sur le bureau, lui assis derrière son bureau pendant que ses patients attendaient dans la salle d'attente.
Je partis quelques jours en Bretagne avec mari, filleule et famille. Je me souviens de petits matins dans le brouillard de
Il m'envoyait de longues lettres enflammées, que je garde encore. Elles commençaient toutes par "Mon Amour". Le courrier transitait par nos bureaux avec des mentions « confidentiel » sur les enveloppes. Il m'envoya une bague. Une bague que je conserve toujours. Même si nous échangions des photographies, c'est la voix qui était présente dans nos pensées mutuelles. Nous décidâmes de nous rencontrer. Le prétexte fut trouvé, préparé. Je me rendis à Bordeaux. Je vis le bureau d'où il m'appelait. C'était étrange de pouvoir toucher tout ce qui était jusque là décor et corps imaginaires. Nous fîmes l'amour sur le bureau de ce cabinet médical que j'avais tant dessiné dans mon esprit. Nous passâmes le reste de notre temps dans la chambre d'un grand hôtel à Bordeaux. J'ai retrouvé à mon oreille le son de son soupir quand il a joui. J'ai retrouvé le son de sa voix, blottie contre lui. Nous nous sommes rencontrés à nouveau un week-end, quelques semaines après.
Tuesday, November 13, 2007
Les hommes au téléphone 9/18
Philippe avait 33 ans. Il était médecin à Bordeaux. Il était marié, père de plusieurs enfants. Pour la première fois, avec lui, j'ai répondu à des questions en dehors du sexuel. Je lui ai dit que j'étais assistante d'un architecte, ce qui était presque la vérité, à l'époque. Je lui dis être également mariée, avoir une fille de dix ans, ce qui était presque la vérité même si la fillette en question avait douze ans et n'était pas vraiment ma fille. Du plus loin que je me souvienne, je crois lui avoir proposé de l'appeler pour faire l'amour au téléphone. Il a accepté, m'a donné son numéro. Je l'ai appelé. Il avait une voix très douce, mais très lointaine, très feutrée. Il parlait très bas. J'ai commencé à lui dire les phrases que je disais aux autres hommes. Je lui décrivais comment je le suçais, comment je prenais sa queue dans ma bouche, employant les mots crus, comme avec les autres. Il me demandait sans cesse de décrire ce que je faisais en me caressant, comment je mettais mes doigts. C'était la première fois que l'on me demandait cela avec autant de détails. Je n'aimais pas trop cela. Ce qui m'excitait c'était entendre le désir de l'autre, son excitation monter, son envie de jouir. Il se caressait. La première fois, il a joui assez silencieusement. Il m'a demandé si nous pouvions nous rappeler, si j'avais une boîte à lettres électronique. Je lui ai dit qu'il pouvait me laisser un message, ce qu'il fit. Je me souviens très bien de son message : il me disait qu'il avait aimé ma voix chaude et sensuelle, que je pouvais le rappeler. Il me donnait les jours et les heures où je pouvais le faire.
Monday, November 12, 2007
Les hommes au téléphone 8/18
Beaucoup d’hommes m’ont demandé si je pouvais me caresser avec une autre femme et leur faire écouter, ou baiser avec un homme et leur faire écouter. Beaucoup me demandaient de leur faire écouter le bruit de mes doigts mouillés caressant mon sexe ou du tissu de ma culotte contre ma chatte. Peu d’hommes ont sollicité une rencontre réelle. Dans leurs messages électroniques, les hommes étaient très loquaces, puis au téléphone, tous ou presque, très intimidés. Seuls quelques habitués du téléphone rose ont de l’assurance. Mais ce ne sont pas les hommes qui m’intéraissaient. Je me souviens de quelques hommes en particulier que j’ai eu une seule fois au téléphone. L’un deux s’appelait Patrick. Il me demanda d’imaginer un scénario où nous étions dans un entrepôt, au milieu de palettes et de containers. Il changea sa voix au bout de quelques minutes et me demanda de l’attacher dans cet entrepôt, de lui arracher ses vêtements, de le frapper. Je me souviens qu’il m’avait été très difficile de concrétiser ce scénario au téléphone. Je me souviens d’un autre homme qui m’avait demandé de lui raconter ce que nous ferions ensemble dans un ascenseur d’hôtel. Je lui racontais, j’entendais ses réponses, puis j’entendis soudain une autre voix, la voix d’un autre homme. Le premier me raconta qu’il avait envie de partager ce moment avec un ami. J’ai fait jouir ces deux hommes au téléphone les laissant imaginer une séance à trois avec moi. Je me souviens aussi d’un homme d’une cinquantaine d’années qui voulait me raconter ce qu’il faisait avant d’imaginer comment il me prendrait chez lui. Il me décrivait des séances à plusieurs qui avaient eu lieu la veille, je comprenais alors assez rapidement qu’il me décrivait un film pornographique dans lequel il s’était projeté.
Je me souviens d’un médecin-psychiatre qui m’avait donné son adresse après s’être branlé dans sa baignoire au téléphone avec moi. Il me proposait de le rejoindre pour baiser quelques heures par semaine avec lui.
Toutes les conversations commençaient de la même façon. Après avoir annoncé mon prénom au téléphone, je leur demandais comment ils étaient habillés, comment ils étaient installés, je leur racontais comment j’étais habillée du dessus aux dessous, puis je leur demandais quelles étaient leurs envies. Je ne laissais jamais une conversation sortir du cadre sexuel ou du fantasme sauf pour un ou deux hommes dont je parle ici.
Sunday, November 11, 2007
Les hommes au téléphone 7/18
Des mots reviennent souvent dans les conversations : « chienne », « pute », « tu es en chaleur ». Je joue mon rôle. Je suis tour à tour la chienne en chaleur, la pute soumise. Je décris ce que je leur fais. Je prends le temps de prononcer les mots au sortir de ma bouche. Je me souviens en effet d’une phrase d’Ariane Mouchkine parlant à ses comédiens : « Si vous dites le mot « croustillant », nous devons entendre que cela croustille dans votre bouche ». Lorsque je prononce le mot « sucer », je travaille chaque intonation du mot pour que ma voix suggère une bouche qui descend et remonte lentement le long de leur queue. Ils doivent sentir au même moment où mes mots glissent à leur oreille que ma bouche glisse le long de leur sexe, simplement par ma voix.
C’est une manière pour moi d’être au plus près d’une intimité que je construis avec eux l’espace d’un quart d’heure au téléphone. Me glisser dans leur peau d’homme en est une autre. Je m’imagine à leur place. Au fur et à mesure de ce que je leur raconte, je sens très vite ce dont ils ont envie, d’une femme dominatrice ou soumise, de descriptions détaillées ou de gémissements. Des mots qui les font jouir assez vite : « donne moi ton foutre », « tu as les couilles pleines, je le sens, donne le moi, vide-toi dans moi ». J’aime entendre leur cri quand ils jouissent. Je ne sais si les gémissements des femmes sont très différents d’une femme à l’autre, mais le gémissement de jouissance d’un homme est assez semblable d’un homme à l’autre. J’ai entendu ainsi au fil des appels des centaines de soupirs rauques, de cris courts et presque retenus. Je suis souvent celle qui raccroche en premier. Je termine par les mêmes mots avec une voix très douce. Une règle importante : ne pas rentrer dans le réel, rester la voix incarnant le fantasme.
Saturday, November 10, 2007
Les hommes au téléphone 6/18
Les hommes au téléphone sont à la fois très différents mais très semblables dans leurs fantasmes. Il y a les timides, ceux qui dialoguent par écran interposé pour fantasmer, pour tromper leur femme sans la tromper. J’élimine très vite les puceaux. Je n’ai pas envie de jouer avec tout le monde. J’aime les maris timides. Je les emporte vite dans l’idée de me laisser leur parler au téléphone. Je sens chez eux le goût d’un interdit qui leur fait peur et je n’aime rien tant que les entendre se laisser aller avec moi. Je rejoue Eve offrant une pomme à croquer. Les hommes mariés ressemblent à des évadés. Ils veulent tout. Toutes les pommes. Ils veulent entendre comme je les suce. Ils ont tous un point commun, ils disent tous « sois une vraie salope ». Lorsque nous construisons un scénario ensemble, à quelques exceptions près, ils rêvent tous de hauts talons, de jambes galbées dans des bas noirs, de porte-jarretelles et de jupes moulantes. Ils aiment les femmes bourgeoises totalement vicieuses, celles qui se jettent sur leur queue. Ils rêvent tous de sodomie et de fessées pendant une levrette virile. Lorsque j’ai commencé ces conversations au téléphone rose, j’avais 25 ans. Presque tous mes interlocuteurs avaient entre 35 et 40 ans. Ils appellent le plus souvent du bureau. Ils remarquent dans ma description physique mes gros seins. Ils me demandent tous de prendre leur sexe entre mes seins.
Friday, November 09, 2007
Les hommes au téléphone 5/18
C’est quelques jours après avoir envoyé à Alain cette photo que j’ai eu au téléphone Philippe pour la première fois. Philippe portait le pseudonyme « Médecine 33 ». Je ne me souviens plus des détails du commencement de notre histoire parce que je crois que pour moi cela était devenu une chose banale que de dialoguer sur le net ou de téléphoner à des hommes pour les faire jouir ou jouir avec eux. Je jouissais rarement avec eux d’ailleurs. Je ne me caressais que rarement avec eux. Je jouais simplement la passeuse. Une passeuse de jouissance. Une voix de fantasme, des mots réels dans un corps non incarné. Un film ou un magazine pornographique sans images.
Durant cette période qui s'est étalée sur deux ans, d'autres hommes ont été en communication au téléphone rose avec moi. Je n'ai jamais été rémunérée pour écouter ces hommes ou les faire jouir. J'ai été hôtesse au téléphone rose pour mon propre compte, un compte gratuit, pour mon propre plaisir. C'était tout à la fois le plaisir de la jouissance de l’autre et le plaisir pris à exercer une forme de pouvoir avec ma voix. Il n'y avait pas d'enjeu, pas de règlement de comptes sous-jacent avec la gent masculine. Le téléphone rose participait d'un nouveau jeu érotique. « Se fier à une voix, c'est parfois comme suivre une femme dont on a vu que le dos », a écrit Francis Dannemark.
Thursday, November 08, 2007
Les hommes au téléphone 4/18
Le troisième homme avec qui j’ai eu plusieurs dialogues érotiques s’appelait Alain. Il avait 40 ans, vivait dans une grande ville proche de la mienne. Il écrivait sous le pseudonyme de « Gilles ». C’est le seul, à cette époque, avec qui j’ai parlé d’autre chose que de sexe. Les deux autres ne souhaitaient pas discuter, tout comme moi. Je laissais Alain me parler. Il disait avoir une agence commerciale dans laquelle il travaillait seul. Il disait être marié, ne plus aimer sa femme, ne plus lui faire l’amour. Je l’écoutais. Il disait avoir eu une maîtresse de vingt-cinq ans sa cadette. Sa façon de parler était très courtoise, très empruntée, très raffinée. Il ne s’était jamais caressé au téléphone. C’est moi qui lui ai demandé de le faire et lui ai appris. Ma voix le faisait bander immédiatement. J’avais vraiment l’impression de faire l’amour avec lui, il n’y avait rien de bestial, l’excitation était très érotique. J’adorais entendre sa voix qui était de plus en plus excitée, son timbre qui changeait, son souffle qui s’accélérait. Je sentais exactement le moment où il allait laisser aller son foutre. Il était très gêné après, me disait que son bureau était maculé de sperme, sa voix devenait basse, timide, mais toujours douce, et très tendre. Il aimait imaginer notre première rencontre et me la raconter. Il me proposait de nous retrouver dans l’obscurité de son bureau, simplement pour n’entendre que nos voix et découvrir par le toucher ce qui le faisait tant brûler de désir, aimait-il à me répéter. Il ne pouvait s’empêcher de parler d’amour, me disait qu’il était amoureux de moi, qu’il aimerait avoir une photographie pour pouvoir mieux m’imaginer encore, un tissu imprégné de mon parfum, qu’il était prêt à m’attendre. Il réussit à me convaincre. Un jour, je lui ai envoyé une photo de moi, un portrait pris sur la plage, accompagnée d’un de mes foulards parfumé. Il ne cessait de me parler de ma féminité, de ses pensées quotidiennes pour moi. Il était très lyrique dans les messages qu’il laissait sur ma boite à lettres. Je crois avoir fait cela pour voir jusqu’où j’étais capable d’aller. Je ne serai pas allée plus loin avec eux, avec aucun d’entre eux. C’était une règle que je m’étais fixée à l’époque. Pas de rencontre réelle. D’ailleurs moi aussi, je prenais un pseudonyme : « Anna ». Jamais je ne donnais mon numéro de téléphone. C’est toujours moi qui ai appelé, après avoir établi le contact sur internet. A aucun d’eux je n’ai donné mon vrai prénom, ou une indication sur ce que je faisais réellement comme métier, sur ma vie privée.
Wednesday, November 07, 2007
Les hommes au téléphone 3/18
L’autre homme avait le pseudonyme de « Toubib 76 ». Avec lui, jamais, je ne me caressais. Je l’excitais avec des mots. Lui ne parlait presque pas. Il se caressait longtemps, trop longtemps à mon goût. C’était interminable. Je devais lui demander de jouir pour qu’il cesse de se caresser. Il fantasmait sur la vision d'une patiente habillée d’une mini jupe, venant à son cabinet, croisant et décroisant ses jambes, puis se caressant devant lui, pendant que lui, se branlerait devant elle. Plus rarement, il s’imaginait la sodomiser ou la prendre en levrette. Ses fantasmes pauvres et communs ne m’excitaient guère mais quelque chose d’autre me touchait. Son besoin de se caresser dans la journée, son besoin de le faire avec moi. L’imaginer fermer les yeux, assis sur son fauteuil, attendre les mots sortir de ma bouche pour sortir son sexe, mes phrases rythmant les mouvements de sa main. Je compris assez rapidement son envie de jeu de rôles. Il aimait que je joue une patiente vicieuse sous des mots polissés. Il aimait que je lui décrive comment je caressais ma chatte. « Comment fais tu ? que fais tu maintenant ? » revenaient sans cesse dans notre conversation. Je parvenais à le faire jouir en lui demandant de m’imaginer assise sur son sexe dressé, jupe relevée, lui assis dans son fauteuil. Je lui ordonnais de lâcher son foutre pour me faire jouir. Je maîtrisais totalement le rythme et la durée de sa masturbation. C’est ce pouvoir qui m’intéressait.
Il me donna son adresse. Médecin dans une petite ville normande. Aujourd’hui encore, plusieurs années après, il m’arrive d’avoir envie de prendre rendez vous, d’aller le voir et de jouer le réel de ce scénario si souvent imaginé avec lui pour alimenter ses séances masturbatoires.
Tuesday, November 06, 2007
Les hommes au téléphone 2/18
Pierre avait le pseudonyme de « Rugbyman musclé au téléphone ». Il avait 40 ans. Il exerçait sur moi un magnétisme torride. Il ne demandait pas à ce que l’on discute. Il avait une voix très mâle, très sensuelle et très excitante. L’appel était très court avec lui. Il se branlait, jouissait, raccrochait en terminant toujours par la même phrase : « j’aimerai te rencontrer et que l’on fasse cela en réel ». Dès qu’il me parlait, je mouillais. C’était un rapport très animal avec lui. Je n’avais pas besoin d’imaginer un scénario, sa voix paralysait la mienne mais chacune de ses intonations, chacun de ses mots mouillaient les lèvres de ma chatte. Sa voix me pénétrait tout comme l’aurait fait ses doigts. Tout le reste me déplaisait. Je le détachais immédiatement de moi lorsqu’il me disait d’une voix surjouée et machiste, dans un soupir : « Tu sais que tu es bonne, toi. ». Mais le reste de ses mots, de sa voix, me faisait jouir presque instantanément. Il m’appelait à chacun de ses déplacements lorsqu’il se retrouvait seul dans son hôtel. Le matin, souvent. J’étais derrière mon bureau. Il se connectait. Je l’appelais. J’entendais ses mots : « Je suis sur mon lit, nu, j’ai envie ». A entendre sa voix et cette simple phrase, je devenais la plus soumise des maîtresses virtuelles. Je caressais ma chatte et je n’avais qu’une envie, être pénétrée par son sexe comme sa voix me pénétrait à cet instant, d’un seul élan puissant, profondément. Il jouissait d’un cri rauque et profond. Je jouissais d’un long cri. Soupirante, implorante.
Monday, November 05, 2007
Les hommes au téléphone 1/18
L'homme jouit du bonheur qu'il ressent, et la femme de celui qu'elle procure.
Le plaisir de l'un est de satisfaire des désirs, celui de l'autre est surtout de les faire naître.
« Les Liaisons dangereuses »
« Albertine disparue »
Les mêmes mots. « Allo, bonjour, c’est Anna ».
Sunday, November 04, 2007
Saturday, November 03, 2007
Friday, November 02, 2007
Thursday, November 01, 2007
Tuesday, July 31, 2007
Saturday, April 28, 2007
Ecrire. S'écrire.
Un lecteur internaute m'a proposé d'échanger avec lui des lettres, d'y parler d'érotisme. Nous ne nous connaissons pas. Nous ne nous sommes jamais rencontrés. Je sais simplement qu'il s'appelle Jacob Miller. Cette correspondance commencée il y a une semaine est publiée en temps réel sur un blog crée pour l'occasion. Je vous invite donc à consulter ce blog, à le lire, à suivre cet échange au fil de son écriture. Il suffit de cliquer ICI . Une correspondance érotique.
(sens de lecture : la lettre la plus récente apparait en haut de page)
Sunday, April 01, 2007
Saturday, March 31, 2007
Tuesday, March 27, 2007
Sunday, March 18, 2007
Thursday, March 15, 2007
Extrait 2/ Journal Particulier / Paul Léautaud
(...) Un détail piquant. Je lui disais ce soir, au lit, que j'avais des choses désagréable à lui dire dans le domaine du plaisir, que je n'étais pas du tout satisfait. Comme elle me pressait de parler, je lui dis : " Non, peut-être pas aujourd'hui. Je ne suis pas encore assez libre, un autre jour." Elle me dit tout à coup : "Je sais ce que c'est". J'insiste à mon tour pour qu'elle parle, ajoutant que je serais bien étonné qu'elle dise juste. Elle me dit : "L'amour à l'italienne." Je ne comprenais pas. Elle explique : "L'autre côté ? ". Je lui dis : "Enculer ?". Elle me répond : "Oui", disant tout de suite qu'elle s'y refuserait, que c'est paraît-il extrêmement dangereux. Je l'ai détrompée aussitôt. Pas du tout cela. Mon grief était tout bonnement : insuffisance de caresses avec la langue. Je lui dis qu'elle m'a traité, la dernière fois, pour mon goût à faire ces caresses de faire le chien..."Eh! bien toi, tu ne le fais pas assez." Elle s'est mise très volontiers à ce ton. (...)
Wednesday, March 07, 2007
Extrait 1/ Journal Particulier / Paul Léautaud
A cinq heures, arrivée de M.D. avec son dîner, comme dimanche dernier. Son départ remis à demain. Naturellement, nous avons fait l'amour. J'aurais bien préféré ne pas la voir. Elle s'est dégourdie un peu quand je la baisais et que je lui demandais si ça allait : "Oui!, j'ai ta queue."
Tuesday, March 06, 2007
Paul Léautaud / Journal Particulier 1933
Dans ce "Journal particulier", les pages racontent sa liaison avec sa maitresse dodue et polissonne, une femme mariée. Des pages crues dont je vous donnerai quelques extraits dans les posts suivants.
Friday, March 02, 2007
Sunday, February 25, 2007
Wednesday, February 21, 2007
Nouveau texte de Ann Aroïs
Alberto Moravia
John Fante
Il sort de jolis mots de sa bouche. Il dit «con» pour «chatte». Il dit «tribade», «étrite», il dit «en commerce avec», il dit «ma douce», «chère Princesse», il dit «c’est admirable»., «vous êtes formidable», «quel tempérament», il dit «mamourer», «galocher», «patiner», il parle de «salope suprême», de «félicité». Elle avale tous ses mots qui sortent de sa bouche comme de douces sucreries au goût de chocolat, à l’odeur de caramel. Elle suce ses mots longuement.
Monday, February 19, 2007
Saturday, February 17, 2007
Texte envoyé par Pascal (2/2)
Reprenant mes esprits et croyant au destin, je fais demi tour, accélère mon pas ou plutôt ma foulée, je pars à sa recherche. J’arrive à l’endroit de notre rencontre, je m’arrête. Quel chemin, quelle direction ? J’hésite. Je vais pour continuer quand mon regard est attiré par un mouvement en contre bas. Je descends sans bruit et je la vois. Ses habits relevés ne cachant rien de son corps, une main caressant sa poitrine, l’autre, lancée dans un plaisir solitaire.
Subjugué, je suis incapable de bouger devant ce spectacle qui me bouleverse.
Que faire ? L’interrompre au risque de tout gâcher, saisir cette opportunité pour….
Je me secoue, sans attendre plus, je m’avance sans précautions aucunes. Une brindille craque, elle ouvre les yeux, me regarde et dans son regard une invitation à la rejoindre. Je la prends dans mes bras, nos corps se serrent l’un contre l’autre, mais la suite, vous la connaissez.
Je vais enfin réaliser mon rêve.
Vécurent-ils heureux? Avec beaucoup d'enfants? Qui sait?
Wednesday, February 14, 2007
Tuesday, February 13, 2007
Monday, February 12, 2007
Saturday, February 10, 2007
Texte envoyé par Pascal (1/2)
Je l’ai rêvé, mais jamais je ne pensais que, mais au détour d’un chemin, ….
Bonjour : une bise, mes lèvres frôlent ta joue et un frisson m’envahit, nos regards se croisent, mes lèvres effleurent l’autre joue et, le long de ma colonne, une décharge électrique, puis nos lèvres se touchent suspendant tout mouvement. Nous sommes aspirés l’un vers l’autre, nos bouches s’entrouvrent, nos langues se trouvent ….
Nos regards cherchent un abri, enfin seuls.
Mes mains jouent avec tes cheveux, parcourent ton visage tandis que notre baiser se poursuit, mes mains descendent vers ton corps, mémorisant tous ce qu’elles touchent. Tes habits ne résistent pas, tes épaules, puis sous mes paumes, tes seins, tes tétons durcissent sous mes caresses. Les extrémités de mes doigts explorent ce corps, descendent vers ton ventre et je te sens te tendre. Le reste de tes habits ne fait pas obstacle longtemps, je découvre le galbe de tes hanches, ton mont de vénus disparaît sous ma main pendant que tes jambes s’écartent pour laisser apparaître une fleur encore fermée mais qui ne demande qu’à s’ouvrir. Mes lèvres prennent le relais, remontent vers ton ventre, vers tes seins qu’elles goûtent avec avidités. Tout ton corps est tendu, prêt à exploser. Mes lèvres repartent vers cette fleur qu’elles évitent pour caresser tes cuisses, tes pieds, puis, précédées de mes mains qui n’en pouvaient plus d’attendre, remontent le long de tes jambes, les parcourant toutes les deux pour ne rien en perdre. Mes mains atteignent cette fleur offerte, caressent tes lèvres qui s’écartent, trouve ce bouton qui, dès qu’elles l’effleurent, fait se tendre ton corps et couler un nectar que je m’empresse de boire, avec amour.
Je sens alors tes mains qui caressent mon corps. Je m’abandonne à ce plaisir, tes lèvres parcours mon torse, mon ventre. Le supplice est doux. Elles évitent mon sexe, embrassent mes cuisses, remontent lentement le long de ma hampe, aspire mon gland et je chavire….
Je t’arrête, car nos sexes trop longtemps absents de nos ébats, se réclament. Ma verge glisse sur tes lèvres, les écarte, te pénètre lentement, tendrement. Ton fourreau est chaud, accueillant. Tout, autour de moi, s’embrase. Je ne sens plus que nos deux corps qui se frôlent, se cherchent, le mouvement de nos corps s’accélère, nos deux êtres se rejoignent, un cri, un râle, une explosion : ensemble. Un bonheur immense m’envahit, tout mon corps me brûle. Enfin je vais pouvoir te serrer dans mes bras, sentir ton corps doux et chaud contre le mien, ne plus faire qu’un et goûter au plaisir de l’amour, mais….
Une question : tu vas bien ? Mes yeux s’ouvrent, elle me regarde avec un je ne sais quoi dans le regard, un oui machinal, un à demain rapide et la voilà qui poursuit son chemin. Je reprends le mien, marchant comme sur un nuage: une fraction de seconde et tant de bonheur.
Oserai-je lui dire un jour : je t’Aime.
Sunday, January 28, 2007
Saturday, January 27, 2007
Texte envoyé par Thierry
Celle de ces premières caresses, baisers promis, attendus, espèrés, je ne te connaissais que des mots...
impatience à croiser ce désir, traversant les paysages où tes mots s'inscrivaient sur mon portable comme autant de parfums, et de douceurs lascives.Nos attentes s'entouraient de mystère,se pouvait-il qu'ils ne se heurtent à cette inconnue?
Je t'ai vue, et ce désir s'est résolu, je n'ai pas attendu, nous nous sommes étendus, tes gestes si entreprenants, tes lèvres si caressantes, commbien de fois ont parcourus mon pénis, portés leur humidité au delà de ces espaces reconnus , tes mains écartant mes fesses pour m'offrir ce jeu inconnu.
Et de tout ce temps, de cette journée de février où frappait la pluie, j'ai parcouru de la même manière ce corps le cherchant de ma langue au plus profond...
Un jour, plus tard, sur une plage encore déserte, j'ai demandé, timidement, se pourrait-il que tu me reçoives par ce côté encore vierge de moi, tu as ri, j'ai souri comme un bonheur, une légèreté qui s'installait...
Wednesday, January 24, 2007
Friday, January 12, 2007
Thursday, January 11, 2007
Extrait du livre / Pierre Louys
Tout près du sexe qui fleurit dans les poils roses
Il est pour les amants une place à baisers.
C'est là que rêvent les visages épuisés
Et que la cuisse est tendre aux sourires moroses.
Nul duvet, si léger qu'il soit, n'y vient ravir
L'extase de la lèvre à la peau qui frissonne
Et la chair fraîche y peut lentement assouvir
Le cruel amoureux qu'un charme passionne.
Plus douce que la joue et pure que les seins.
La cuisse est là si blanche au milieu des coussins
Que la bouche y promène en souriant sa grâce.
Et cherche à ranimer sous les baisers voilés
La trace et le parfum des spermes écoulés
Sur le grain d'une peau voluptueuse et grasse.
6 février 1891
Sunday, January 07, 2007
Photo extraite du livre
Thursday, January 04, 2007
Extrait du livre
Couchée à travers le divan, les pieds par terre
Et sa touffe de poils bouffant en flots légers
Elle caresse avec ses gestes allongés
Son corps chaud que nul vin viril ne désaltère.
Elle s'aime, occupée à d'éternels loisirs
A l'ombre des tentures et des palmes vertes.
Ses doigts efféminés par les mauvais désirs
Rôdent luxurieux autour des chairs ouvertes
Ils savent, en errant sur le ventre, creuser
Dans la peau la marque amoureuse d'un baiser
Qu'aurait donné la bouche idéale d'un homme.
Ils savent effleurer les hanches doucement
Et mouler à la peau des seins leurs palmes, comme
Un corps souple de femme sur un corps d'amant.
Pierre Louys - 17 avril 1891