Monday, September 06, 2010

Saturday, August 14, 2010

Sunday, July 04, 2010

Saturday, June 26, 2010

Friday, June 25, 2010

Extrait

"Votre dernier récit m'a complètement fait fantasmer, lui avoua t'il quelques jours plus tard.
- à cause de ma violence ?
- pas seulement. Je vous ai trouvée vraiment gonflée d'oser dire à un homme que vous connaissez à peine que vous aviez envie de lui. J'adorerais qu'une fille me fasse cela.
- vous n'êtes pas le seul, mais il y en a aussi qui détestent. Un jour, l'un d'eux m'a lancé, très déçu : "mais enfin, si vous cédez tout de suite, s'il n'y a pas le plaisir de la conquête, où est le plaisir ?"
- que lui avez vous répondu ?
- je lui ais susurré avec une voix d'hôtesse de l'air : "le plaisir ? mais dans le plaisir, tout simplement. Le fait que je vous dise "oui" ne suffit pas à vous consacrer bon amant". Moyennant quoi j'ai eu droit à un catalogue exhaustif des caresses, préliminaires et gâteries censés faire chavirer les dames. Le malheureux avait dû lire tous les manuels de sexologie du monde, il s'est appliqué comme un élève passant le grand oral de l'Ena... mais aussi peu excitant ! J'en garde un souvenir amusé, mais pas une once d'émotion.
- comment font ils ceux qui vous émeuvent ?"
Au moment où il prononça cette phrase, David fut surpris de sentir son coeur battre très fort. Ce trouble avait quelque chose d'incongru, pour une question si banale. Il posa la main entre ses cuisses. Il bandait, et il sut que, depuis le premier jour, toutes leurs conversations convergeraient vers cette question. Il se demande si Elle allait lui répondre. Si Elle y consentait, il aurait l'impression de pousser la porte d'un château-fort et de découvrir, derrière les murs apparemment inébranlables, la fragilité des herbes légères poussant entre les pierres.
Elle se souvint d'un après-midi d'été dans une chambre d'hôtel. Depuis plusieurs semaines, elle rencontrait un homme qui lui plaisait, et tous deux parlaient, se regardaient, s'effleuraient parfois du bout des doigts et des lèvres, sans rien de plus. Elle murmura un jour à son oreille : "J'ai envie de vous"". Il la serra contre lui, glissa : "Moi aussi, j'ai envie", et puis ce fut tout. Elle était boulversée de sa réserve, de cette distance qu'Elle ne comprenait pas puisqu'il savait qu'Elle le désirait. Elle résolut de brusquer les choses, non pas pour le brusquer, mais pour se délivrer de son désarroi.
(...)
Elle lui livra sans hésiter son visage enfoui dans l'oreiller, ses doigts crispés sur le drap, ses cuisses écartées et ses fesses sans défense, son total abandon. Elle sentit une main passer sous son ventre, l'autre glisser entre ses cuisses et toutes deux se rencontrer après un savant cheminement au plus profond d'Elle-même. Lorsqu'enfin il la pénétra, Elle jouissait d'un désir de lui si dévastateur qu'il lui sembla ce jour-là faire l'amour pour la première fois.

Thursday, June 24, 2010

Tuesday, June 22, 2010

Texte envoyé par Pierre

Se taire et écouter
Observer et attendre
Rêver
La nuit s'étend et je m'allonge
Une étoile brille et je rêve à toi
Mon crayon se perd
Tout est permis
Vive la vie
Sans limite
Fragrances entêtantes
Caresses envoûtantes
Un jour je te dirai
Tout ce que la nuit m'a dit
Et tu rougiras que la nuit existe.

Sunday, June 20, 2010

Friday, June 18, 2010

Extrait

Lui aussi avait dénudé le devant de son corps, et elle sentit le contact de sa peau nue quand il entra en elle. Pendant un moment, il demeura immobile, turgide et palpitant. Alors, comme il commençait à bouger dans l’orgasme soudain où elle s’abandonnait, de nouveaux frissons s’éveillèrent en elle […]. Elle s’attachait à lui, perdue dans une passion inconsciente, et il ne glissa pas tout à fait hors d’elle, et elle sentit le mâle bourgeon de chair frémir doucement en elle, et d’étranges rythmes monter en un étrange mouvement rythmique, s’étendre et se gonfler jusqu’à remplir tout le vide béant de sa conscience et alors recommença l’ineffable mouvement qui n’était pas vraiment un mouvement, mais de purs, de profonds tourbillons de sensation.

Extrait de "L'amant de Lady Chatterley" de D.H.Lawrence

Tuesday, June 15, 2010

Friday, June 11, 2010

Lui comme aucun autre



Lui comme aucun autre



The heart asks pleasure first.


Michael Nyman for "La leçon de piano"




Lui la fait jouir comme aucun autre.

Elle le désire lui comme aucun autre.

Il a envie d’elle comme aucune autre.


Au commencement, ses mots.

Ses mots d’abord.

Les mots posés par lui sur la feuille blanche.

Les mots qu’elle a lu de lui.

Les confidences.

Lui qui dit être la passion sous la raison

Elle qui le laisse entrer comme aucun autre.


De plus en plus les mots.

Les flots de mots.

Une vague comme aucune autre.

La vague qui rentre en soi

Les mots qu’il laisse couler de lui

Les mots qu’elle laisse entrer en elle


Les mots qui viennent sous la peau

Le désir qui vient comme aucun autre

Le plaisir des mots

Des mots du désir


Puis la voix

La voix qui transporte les mots

La voix comme aucune autre

Le corps qui mouille

Sa voix comme aucune autre


L’envie de lui comme aucun autre

L’envie d’elle comme aucune autre

Le besoin de la voix

Le désir sans cesse

L’émotion du désir comme aucune autre

Les frissons sous la peau


Lui qui jouit seul

Elle qui jouit seule

Le désir comme seule jouissance partagée

Ensemble dans le désir

Ensemble et loin

Seuls et un seul

Un seul mot

Le désir


Ne plus pouvoir se passer des mots

Ne plus pouvoir se passer de la voix


Ressentir son propre corps

Sans toucher le corps de l’autre

Jouir du corps de l’autre

Sans ressentir sa peau

Jouir pour l’autre

Comme avec aucun autre


Les mots qu’il dit une nuit

Jouis

Les mots qu’il dit comme aucun autre

Jouis ma belle

Les mots qu’elle crie

Ceux que son corps seulement sait dire

Les mots sans lettres

Les mots de la jouissance

Ceux qui ne sont pas écrits

Des mots qui ne sont comme aucun autre

Seulement des cris


L’envie

Le désir

Le plaisir

Le manque

Les mots

La voix

Le besoin de lui

Le besoin de jouir avec lui


Avec lui

Comme avec aucun autre.

Sunday, June 06, 2010

Saturday, June 05, 2010

Texte inédit de Ann Aroïs (2007)


Je suis venue te dire.

Désaimer.

Dénouer.
Défaire les liens.

Je suis venue de dire que je ne t'aime plus. Nous
nous voyons tous les jours, nous nous parlons tous
les jours mais je m'en vais, je m'éloigne de toi.

C'est de moi que je m'éloigne d'abord. De celle qui
t'a aimé. Je ne veux plus jamais me trouver face à
cette femme que j'ai été. Celle qui est la partie la
plus profonde de moi, celle qui est la part la plus
intime de moi.

Celle qui aime Madame Bovary, Adèle Hugo,
L'homme de l'Atlantique, L'agrume.

Je n'ai plus de passion pour toi.
Je n'ai plus de haine pour toi.
Et cela me fait quelquefois autant souffrir que
lorsque j'avais cela.

Je sors de l'endroit où j'avais cru avoir une place.
Je n'en avais jamais eu.

Friday, June 04, 2010

Wednesday, June 02, 2010

Tuesday, June 01, 2010

Mon rêve particulier

à Jeanne Duval


Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'un homme inconnu, que je fais jouir, et qui me fait jouir,
Et qui n'a, chaque fois, ni tout à fait la même voix
Ni tout à fait une autre, et me désire et me comprend.

Car il me comprend, et mon sexe mouillant
Pour lui seul, cesse d'être un appel
Que je ressens seule, et les moiteurs de ma peau,
Lui seul sait les rafraîchir, en me léchant.

Est-il brun, grand ou petit ? --Je l'ignore.
Son prénom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme celui du poète écrivant son coeur mis à nu.

Son regard est celui de l'amant qui me désire
Et pour sa voix, lointaine, calme, et douce, elle a
L'inflexion des mots de jouissance qu'il a écrit et que j'ai lu.

Sunday, May 16, 2010

Tuesday, May 11, 2010

Saturday, April 24, 2010

Sunday, April 18, 2010

Wednesday, April 14, 2010

Ann Aroïs revient avec un nouveau texte


Prélude en blanc



Regarder ses yeux quand il me regarde. Ne pas lui laisser voir que je le regarde aussi.
Parler pendant qu’il me regarde. Mais regarder ses yeux. Retenir la couleur de ses yeux.
Regarder sa bouche pendant qu’il parle. Retenir la forme de ses lèvres.
Imaginer mes lèvres sur les siennes. Imaginer le goût de ses lèvres.
Ecouter ses paroles pour ne pas lui laisser voir que c’est sa bouche que je bois.
Regarder sa main qui écrit. L’écouter me dire ce qu’il écrit.
Mais ne retenir que la forme de ses mains.
Regarder ses doigts.
Lire les pores de sa peau pendant qu’il écrit les mots.
Imaginer la douceur de ses mains.
Laisser le silence de la fin.
Lui serrer la main. Ne retenir que sa peau.
Dire les derniers mots avec douceur comme on laisse l’odeur d’un parfum.
Laisser le vide entre nos deux corps être le seul rapprochement.
Le savoir mais laisser faire. Retenir en soi les sensations qui s’échapperont.
Laisser entrer en soi l’imaginaire comme on laisse couler en soi le son d’un prélude de Bach.


Prélude en C mineur BWV 847 de Bach par Glenn Gould... à écouter...




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Wednesday, January 13, 2010

Sunday, January 03, 2010

Nouvelle Année

En 2010, Ann Aroïs revient sur son blog...