Je connais le visage de Samuel, sa façon de bouger, ce qu’il fait. Lui ne me connaît pas, ne connaît pas mon visage. Je l’invite un après-midi au téléphone après l’avoir senti excité dans les mots qu’il a écrit. Sa voix est assurée et troublante mais brouillée par des bruits sourds. Le résultat est catastrophique. Seconde séance dans le calme de sa voiture à l’arrêt. Voix décontractée puis des intonations peu à peu différentes. La voix intime, la seule qui m’intéresse. La voix est un second visage. Etre dans l'intimité du désir de chacun des hommes au téléphone sur la ligne rose, celle où l’on lâche ses mots comme on lâche son foutre. Samuel n’est ni tout à fait semblable aux autres hommes, ni tout à fait différent. Il dit des mots, pendant que je me caresse, qu’aucun autre homme ne dit au téléphone. Il dit « vous » mais il dit « chérie ». Les autres disent « tu » et n’emploient jamais les mots réservés à leur femme. C’est presque une règle implicite. Il dit « ça vient, là, n’est-ce pas ? ». Je réponds « oui » dans un soupir de plaisir. Il dit « allez, venez, chérie ». Je viens, je sens le plaisir qui monte. Il ne dit rien d’autre et m’écoute jouir, gémir et crier.
Sunday, November 18, 2007
Les hommes au téléphone 14/18
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