Saturday, September 23, 2006

Monday, September 18, 2006

Comme un serpent

Nouveau texte de Ann Arois...

Comme un serpent

Pour X.

Il glisse son corps sur elle. Elle sent sa bouche effleurer ses pieds, ses jambes, son torse avancer sur ses cuisses. Ses mains se faufilent sur son ventre. Son crâne se love entre ses seins, et les lèvres goûtent son cou. Elle enroule ses bras autour de son dos. Elle aime caresser la peau de son corps, sentir les mouvements de son corps qui ondule sur le sien. Elle a le sentiment que chaque pore de sa peau adhère à chaque pore du sien. Il coule sur elle, explore chacun de ses sens. Il respire son souffle, écoute sa peau, sent chaque frémissement, voit chaque signe de plaisir. Chaque effleurement la pénètre. Elle sent sa chaleur traverser sa peau. Elle remonte ses mains depuis le bas de son dos vers ses épaules, s’accrochant à chaque grain de beauté comme une respiration vers une ascension qu’elle retient encore. Il est le serpent dans le Jardin d’Eden qui tente Eve et l’emmène sur des chemins qu’elle ne connait pas encore. Comme un serpent, son corps ne semble avoir ni commencement, ni fin.
Comme un serpent, sa peau est lisse. Comme un serpent, son corps ondule et semble s’enrouler sur son corps à elle. Comme d’autres serpents, ses bras, ses mains glissent sur elle. Lorsqu’il passe ses mains sous sa taille et la soulève, puis la serre, elle se sent prise, étouffée déjà de ce qu’elle redoute et attend tout à la fois. La petite mort. Le plaisir d ‘un venin qu’elle ne pourra pas contrôler.
C’est elle qui maintenant enroule ses jambes autour de sa taille. Et puis surgit comme un phantasme palpable, ce qu’elle attend, ce qu’elle sent rentrer en elle, avancer lentement dans le monde du dessous, la bouche d’ombre. Elle sent son corps se détacher du sien et les ondulations se déplacer au plus profond d’elle-même. Ce qui la remplit bouge et ondule comme un serpent dans son ventre. Il l’envahit et c’est dans un souffle qu’il l’envenime, crachant la mort et la vie, avant de retourner à l’invisible. Elle l’étreint, ouvre sa bouche et laisse entrer la langue de celui dont elle veut encore la morsure.


Sunday, September 17, 2006

Ann Arois Mea Culpa

Il y a quelques mois je proposais aux lecteurs de ce blog de me proposer des thèmes afin d'écrire un texte érotique court autour du sujet donné... Je fais le point et j'avoue que je n'ai pas encore écrit les textes (certains sont en cours) à partir de vos sujets suivants :
- 18h au bureau (elle et moi). Elle fait tomber par maladresse sa pile de dossiers...

- sexe dans la nature (balade, corps salés par la sueur, solitude mais pas vraiment, la nature inquiétante, silencieuse et bruyante), lieu : un pré, des insectes qui piquent la peau, l'herbe fraîche et douce...

- la nuit, yeux bandés, endroit inconnu, des mains me touchent...

- un homme attaché et baillonné assiste à une scène des plus érotiques sans rien pouvoir faire...

- elle s'endort...

- les pieds...

- refuge de haute montagne, ma douce et moi, plus un autre couple dans un dortoir qui n'offre à peu près pas d'intimité. Et pourtant le désir se fait plus fort...

Beaucoup de travail pour Ann Arois qui fait son mea culpa mais qui vous promet de répondre.
Demain, en ligne, un texte nouveau mais sans aucun rapport avec ces sujets...

Thursday, September 07, 2006

Monday, September 04, 2006

Extrait

(...) Il entra dans la cabane et en ressortit avec des draps dont il me fit une sorte de haïk. Il me plaça contre une caisse de bois, fit prendre à mon corps et à mes mains la pose qu'il souhaitait et se mit aussitôt à faire une esquisse. Il faisait une chaleur torride. Les draps me donnaient chaud, et la pose était si décontractée que je m'endormis pour de bon. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi. Je me sentais pleine de langueur, comme irréelle. Soudain, je sentis une main douce entre mes jambes, très douce, et qui me caressait si légèrement que je dus m'éveiller pour m'assurer qu'elle m'avait réellement touchée. Reynolds était penché au-dessus de moi avec une expression d'une telle douceur que je ne bougeai pas. Ses yeux étaient tendres, ses lèvres entrouvertes.
"Rien qu'une caresse, dit-il, juste une caresse."
Je restai immobile. Je n'avais jamais rien senti d'aussi doux que cette main qui me caressait délicatement, très délicatement entre les cuisses, sans toucher mon sexe, effleurant parfois la toison. Puis cette main se glissa un peu plus bas, tout près du sexe. Je perdais toute défense et retenue. Il se pencha sur moi et posa ses lèvres sur les miennes, les caressant doucement jusqu'à ce qu'elles répondent; ce ne fut qu'alors qu'il osa toucher le bout de ma langue avec la sienne. Sa main continuait d'explorer, de me toucher doucement - cruelle tentation. J'étais mouillée et je savais que, si jamais il déplaçait à peine ses doigts, il le sentirait. La langueur gagna tout mon corps. Chaque fois que sa langue touchait la mienne, j'avais l'impression qu'une seconde langue, plus petite, vivait à l'intérieur de moi, qui désirait aussi être touchée. Sa main se promenait doucement sur mon sexe, puis sur mes fesses : on aurait dit qu'à chacun de ses mouvements mon sang se réveillait pour la suivre partout. Ses doigts s'arrêtèrent doucement sur le clitoris, puis écartèrent légèrement les lèvres jusqu'à la vulve. Il sentit qu'elle était humide. Il toucha ce miel avec délices, continuant à m'embrasser : il était maintenant allongé sur moi. Je ne fis aucun geste. La chaleur, l'odeur des plantes tout autour, sa bouche sur la mienne agissaient sur moi comme une drogue.
"Rien qu'une caresse", répétait-il tout bas, tandis que son doigt caressait mon clitoris jusqu'à ce qu'il gonfle et qu'il durcisse. Puis j'eus l'impression qu'une graine libérait en moi sa semence, me faisait palpiter de joie sous ses doigts. Je lui donnai un baiser de gratitude. Il souriait. Il me dit :
"Veux-tu me caresser ?"
Je fis signe que oui, mais je ne savais pas ce qu'il attendait de moi. Il déboutonna son pantalon et je vis son sexe. Je le pris entre les mains. "Serre plus fort", me dit-il. Il vit alors que je ne savais pas comment m'y prendre. Il me prit la main et la guida. La petite écume blanche coula sur mes doigts. Il se couvrit. Il m'embrassa avec la même gratitude que celle que je lui avais montrée après mon plaisir. Il me dit : "Sais-tu qu'un Hindou fait l'amour à sa femme pendant dix jours avant de la prendre ? Pendant dix jours, ce ne sont que baisers et caresses". (...)