Je connaissais l’Abbaye des Vaux de Cernay, lieu majestueux
au cœur de la forêt de Rambouillet.
Je donnais à Philippe mon accord pour cette rencontre le
jour dit. Je ne me lassais pas de regarder ce bouquet.
Les courriels de Philippe suggéraient son goût pour la
symbolique des fleurs. Mon dictionnaire des symboles indiquait que l’anthurium
rouge était un signe d’invitation à l’amour, de fougue sensuelle. Quant à
l’arum rouge, l’offrir signifiait à son destinataire le désir ardent d’une
relation d’amour charnel.
L’entrelacement des fleurs dans le bouquet me fit penser que Philippe
n’avait pas choisi au hasard ces fleurs et cela me plaisait mais m’angoissait
tout autant.
Comment était Philippe ? Etait ce prudent d’aller à ce
rendez-vous ? Quelque chose me poussait vers cet homme. J’avais envie de
savoir qui se cachait derrière ces mots, ces conseils botaniques, ces
allusions, ces messages, ces fleurs.
J’avais envie de cet homme. Sans même le connaître.
Le vendredi, un peu avant 20h, j’entrais dans le parc de
l’Abbaye. La vision était éblouissante. Le lac paisible, l’herbe verte, la
forêt tout autour, le pavillon chinois
rouge au bord du lac, l’abbaye merveilleuse devenu aujourd’hui un hôtel
luxueux.
Je traversais un long couloir de boiseries avant d’entrer
dans le grand salon. Près de l’immense cheminée, assis dans un canapé rouge
passion, je vis un homme et su tout de suite que c’était lui. A sa façon de me
regarder. Il se leva, s’approcha et m’invita à venir s’asseoir. Il était
massif, les cheveux blonds, des yeux bleu ciel, une peau matifiée par le
soleil. Je remarquais son large sourire, ses mains épaisses. Je réfléchis à
l’âge qu’il pouvait avoir. Quarante ans, peut être un peu moins. Peut être un
peu plus. Je ne l’avais pas imaginé comme cela.
Je lui trouvais beaucoup de charme. Je lui proposais d’aller
boire un verre dehors, sur la terrasse, près des vieilles pierres. Nous
parlâmes pendant plusieurs heures. De son métier de botaniste. Il effectuait
une mission pour un parc botanique de Bretagne afin de rescencer de nouvelles
plantes venues d’autres pays et pouvant s’acclimater au climat breton. Je
compris alors pourquoi il m’avait aperçu le jour où j’étais allée chercher mes
fleurs. Le parc pour lequel il intervenait était un de ceux que j’avais visité.
David travaillait lui aussi pour ce même parc. Il me raconta avoir lu mes
écrits et avoir eu envie de créer une rencontre qui soit à la hauteur de celle
de Jacob. Nous marchâmes le long de l’abbatiale.
Je lui dis avoir apprécié ses métaphores jardinières. Il me
répondit qu’il avait envie de connaître mon jardin secret, le plus intime, de
sentir son parfum… J’avais envie de cet homme.
De plus en plus envie. Il n’était pas vraiment beau. Pas
vraiment attirant mais j’avais envie de lui. Il me demanda maladroitement si
j’avais envie de rester cette nuit avec lui dans une chambre. Je lui dis oui.
Il ne m’embrassa pas.
Nous sommes rentrés dans le hall et avons pris l’ascenseur
jusqu’au dernier étage. Il ne parlait pas. Moi non plus. Au fonds du couloir,
il ouvrit la porte de la Chambre Rotschild. Une suite donnant sur le parc, avec
une fenêtre en œil de bœuf près d’un petit salon art déco. Le lit immense avait
été ouvert par la femme de chambre. Les lumières des chevets étaient allumées.
Je posais mon sac. J’aperçus la fresque en mosaïque de la
salle de bains, ses boiseries et les deux peignoirs blancs posés près de la
fenêtre. Philippe est allé entrouvrir la fenêtre, tira le rideau, ce qui
assombrit légèrement la pièce. Il éteigna une des des lampes puis s’approcha de
moi. Je le laissais faire. Il se déshabilla devant moi dans le silence. Je ne
bougeais pas et le regardais. Il avait un torse carré et massif. Des cuisses
larges.
Son sexe était large, déjà dur. J’avais envie de me laisser
faire.
Il s’approcha de moi, écarta les épaules de ma robe, sortit
mes bras des manches, puis fit glisser ma robe le long de mes cuisses. Il
dégrafa mon soutien gorge et baissa doucement la culotte que je portais. Je le
laissais faire. Il se colla à moi. Je sentis ses mains autour de ma taille. Il
me dit simplement au creux de l’oreille « je veux plonger entre tes
cuisses, respirer ton odeur, te sentir, te ressentir ». Je m’allongeais sur le grand lit, au
milieu. Philippe ne m’embrassa pas. Je ne fis rien de cela moi non plus. J’écartais
simplement les cuisses et lui dis « viens ».
1 comment:
Je connais bien l'abbaye des vaux de cernay pour y avoir célébré des anniversaires en famille. J'aime tout autant cette nouvelle façon de voir ce lieu :-)
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