En panne d’inspiration depuis quelques
temps, son entrée dans ma vie arrivait à point nommé pour occuper mes rêves et
alimenter mon écriture. L’été n’était-elle pas cette saison où seuls comptent
l’insouciance, la légèreté et le plaisir des choses simples ? Dormir sur
une chaise longue en rotin, bercée par le souffle léger du vent. Boire un verre
de vin blanc frais, le soir venu, à la lueur d’un photophore. Faire l’amour
l’après-midi, les volets fermés pour protéger de la chaleur les corps déjà
moites de plaisir. Lire quelques romans qu’on lit uniquement en été avec la
seule envie d’être transportée.
Je demandais à mon jardinier inconnu si
lui-même avait quelque chose de l’homme des bois puisqu’il m’imaginait en Lady
Chatterley.
Je lui envoyais la photo d’une agave
qu’un ami m’avait offert et qui me semblait-il était mal en point.
J’apparaissais également sur la photographie. Je n’avais pas choisi cette image
au hasard.
Je lui envoyais une autre photo, celle
de mon balcon, afin qu’il puisse voir le nombre de pots que je possédais, leur
taille et leur forme.
Mon jardinier inconnu me répondit
le lendemain, me disant qu’il avait tout de l’homme des bois, étant à ses
heures braconnier, toutefois moins dans la nature que sous l’eau bleue de la
Bretagne, ajouta t’il. Il se qualifia de force de la nature, aimant le parfum fort et puissant des
ormeaux. Il me demanda si l’homme des bois était le fantasme des femmes
d’écriture. Je compris alors que cet inconnu savait de moi plus de choses que
je ne le supposais.
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