Wednesday, December 31, 2008
Sunday, December 28, 2008
Nouveau texte de Ann Aroïs
Pleurer.
Dire le mot pleurer. Le dire avec lenteur, laisser aller ce mot de ma bouche comme laisser aller les larmes de mes yeux.
Pleurer.
Plier sous le poids des mots. Laisser couler les larmes.
Couler sous les caresses entre les plis. Laisser aller les mots. Mouiller de ses larmes et mouiller de désir. Plier sous le poids de l’autre. Celui qui sèche les larmes. Le laisser couler en soi pour laisser place au plaisir.
Aimer ce qui mouille et ce qui coule. Aimer la langue qui mouille l’oreille. Aimer les doigts qui ouvrent les plis et laissent couler la mouille.
Le laisser poser sa langue. Le laisser boire ce qui coule.
Entendre la pluie dehors couler sur le verre.
Voir le filet transparent qui coule de lui sur mes doigts.
Me laisser le boire.
Le laisser lécher le miel entre mes cuisses.
Entendre la pluie dedans couler en moi.
Laisser pleuvoir les larmes intérieures.
Le laisser sécher le sel des larmes sur ma joue.
Laisser couler un jour les mots de ma bouche.
Les mots difficiles à dire.
Les mots qui me font pleurer en silence.
Pleurer
et
Dire
Bois les larmes de mon corps.
Wednesday, December 24, 2008
Monday, December 22, 2008
Je mets mon vit...
Je mets mon vit contre ta joue
le bout frôle ton oreille
lèche mes bourses lentement
ta langue est douce comme l'eau
ta langue est crue comme une bouchère
elle est rouge comme un gigot
sa pointe est un coucou criant
mon vit sanglote de salive
ton derrière est ma déesse
il s'ouvre comme ta bouche
je l'adore comme le ciel
je le vénère comme un feu
je bois dans ta déchirure
j'étale tes jambes nues
je les ouvre comme un livre
où je lis ce qui me tue.
Georges Bataille in Poèmes et nouvelles érotiques
Thursday, December 18, 2008
Sunday, December 14, 2008
Saturday, December 13, 2008
Lettre de James Joyces à Nora
44, Fontenoy Street, Dublin
Ma chérie.
Je devrais commencer par te demander pardon, peut-être, pour la lettre extraordinaire que je t'ai écrite hier soir. Tandis que je l'écrivais, ta lettre était devant moi et mes yeux étaient fixés, comme ils le sont maintenant encore, sur un certain mot. Il y a quelque chose d'obscène et de lubrique dans l'aspect même des lettres. Sa sonorité aussi est pareille à l'acte lui-même, bref, brutal, irrésistible et satanique.
Chérie, ne t'offense pas de ce que je t'ai écrit. Tu me remercies du beau nom que je t'ai donné. Oui, ma chérie, c'est un beau nom: "Ma belle fleur sauvage des haies ! Ma fleur bleu-nuit innondée de pluie !" Tu vois que je suis encore un peu poète. Je te donne aussi un très joli livre en cadeau : et c'est le cadeau d'un poète à la femme qu'il aime. MAIS, tout à côté et à l'intérieur de cet amour spirituel que j'ai pour toi, existe aussi un désir sauvage, bestial, de chaque pouce de ton corps, de chacune de ses parties secrètes et honteuses, de chacune de ses odeurs et de ses actions.
Mon amour pour toi me permet de prier l'esprit de la beauté et de la tendresse éternelles reflété dans tes yeux ou de te jeter sous moi sur ce ventre que tu as si doux et de te baiser par derrière, comme un porc besognant une truie, me faisant gloire de la sueur empuantie qui monte de ton cul, de la honte étalée que proclament ta robe troussée et tes culottes blanches de petite fille, et de la confusion que disent assez tes joues brûlantes et tes cheveux en bataille.Il me permet d'éclater en sanglots de pitié et d'amour pour une parole à peine, de trembler d'amour pour toi en entendant tel accord ou telle cadence musicale, ou bien d'être couché avec toi tête-bêche, sentant tes doigts me caresser et me chatouiller les couilles ou fichés en moi par derrière, et tes lèvres chaudes suçant ma bite, tandis que ma tête est coincée entre tes grosses cuisses, mes mains serrant les coussins ronds de ton cul et ma langue léchant avidement dans ton con rouge et dru. Je t'ai appris à presque te pâmer en écoutant ma voix chanter ou murmurer à ton âme la passion, la peine et le mystère de la vie, et en même temps je t'ai appris à me faire des signes orduriers des lèvres et de la langue, à me provoquer par des attouchements et des bruits obscènes, et même à accomplir en ma présence l'acte corporel le plus honteux et le plus dégoûtant. Tu te souviens du jour où tu as relevé tes vêtements et m'a laissé me coucher au-dessous de toi pour te regarder en pleine action ? Tu eus honte alors de croiser seulement mon regard.
Tu es à moi, ma chérie, à moi ! Je t'aime. Tout ce que je viens d'écrire, c'est quelques instants seulement de folie bestiale. La dernière goutte de semence vient à peine de gicler dans ton con, que cette folie a pris fin, et mon amour sincère pour toi, l'amour de mes poèmes, l'amour de mes yeux pour tes yeux étranges et tentateurs, vient souffler sur mon âme comme un vent d'épices. Ma bite est encore chaude, raide, tremblante de la dernière poussée brutale qu'elle t'a donnée, que l'on entend une hymne légère monter des sombres cloîtres de mon cœur, chantant mon adoration tendre et pitoyable.
Nora ma chérie fidèle, ma petite canaille d'écolière aux yeux doux, sois ma putain, ma maîtresse, autant qu'il te plaira (ma petite maîtresse branleuse ! ma petite putain à baiser !) tu es toujours ma splendide fleur sauvage des haies, ma fleur bleu-nuit innondée de pluie.
Jim
Wednesday, December 10, 2008
Sunday, November 30, 2008
Texte envoyé par Pierre
Wednesday, October 29, 2008
Monday, October 20, 2008
Friday, October 17, 2008
Ann est de retour... Interlude
Ma soirée dans une backroom
J'avais eu une journée irritante. J'étais une femme au bord de la crise de nerfs. Il était nécessaire que je me détende. Il le fallait. J'ai longtemps hésité. Que faire ? est ce que j'y vais ? est ce que je n'y vais pas ? est ce vraiment est raisonnable ? Et si j'y prenais goût après, ce ne serait pas facile à gérer tout ça... Et puis, je me suis lancée. Je me suis dis : "allez vas-y. Il parait que c'est bien". Alors j'y suis allée. Je suis rentrée dans cet endroit qui est normalement interdit à des filles de mon genre. Je ne les ai pas vu tout de suite. J'y allais doucement. Et puis j'ai aperçu les rondeurs. Cela m'a tout de suite excitée. Je me suis approchée, j'ai osé toucher. Elles étaient... douces. J'ai appuyé un peu avec les doigts. Elles étaient... moelleuses. Alors j'ai osé aller plus loin, j'ai mis mes lèvres. J'ai goûté. C'était une sensation inouie que je n'avais jamais connue. J'en ai pris une dans ma bouche sur le côté gauche et puis une autre sur le côté droit. Je les avais toutes les deux en bouche. Tandis que je les gardais dans la bouche, j'ai déchiré le papier d'un coup sec de ce qui m'était présenté et que je n'avais pas vu lorsque je suis entrée. Un grand récipient était rempli de tous ces sachets. J'ai sorti de son emballage ce qui était au goût d'amande à en croire ce qui était écrit. Et puis quelque chose a attiré mon regard. C'était quelque chose de beaucoup plus grand. J'ai vu la chair rose posée devant moi, juste à la hauteur de ma bouche. ll y avait dans cet endroit une odeur de plaisir, quelque chose qui embaumait la peau, tout le corps, qui excitait les sens, tous les pores de ma peau. Alors j'ai osé goûté ce qui était là devant moi. C'était grand, très grand, mais je savais que j'en viendrais à bout parce que grande était mon envie à cet instant. Sans aucune retenue, je me suis jetée sur elle. Je n'ai pas pu tout mettre dans ma bouche en une fois. J'ai pris un morceau au fonds de ma gorge et puis un autre et encore un peu plus. J'ai fermé les yeux tellement c'était bon. Et puis tout a coulé. Le blanc. J'allais trop vite. Le blanc de la crème. Le blanc dans ma bouche. La crème. Le blanc le long de mes lèvres. Ma langue qui vient lécher autour des lèvres. Avaler tout. Ne rien perdre. Etre la dévergondée de la gourmandise.
Sunday, October 12, 2008
Saturday, October 11, 2008
Texte envoyé par Pierre
Friday, October 10, 2008
Monday, October 06, 2008
Les très jolis mots d'un lecteur
Monday, April 21, 2008
Thursday, February 14, 2008
Tuesday, January 22, 2008
Tuesday, January 08, 2008
Sunday, January 06, 2008
Texte envoyé par Richard (fin)
Au début étaient les gribouillis.
Une feuille, des feutres, des crayons de couleur et joyeusement on gribouillait. Autant sur le feuille que sur le pupitre. N’importe quoi, n’importe ou. Et souvent l’on perdait les capuchons des feutres.
Ainsi lorsque je pénétrais dans la pièce inondée de soleil, je me jetais littéralement sur elle. Déchirant tous ses vêtements, tous sauf la robe. Un si beau jaune…
Je la baisais sauvagement. Une véritable bombe que j’étais. De l’énergie brute.
Je l’écrasais, l’écrabouillais. Je me souviens tenir ses poignets dans des étaux.
La sentir prisonnière ?
A coup sur et se vider les couilles aussi. Effacer la douleur d’une trop longue érection.
Juste bander et la sauter. Fi des Aspasie, je ne suis qu’un gorille qui engrosse les guenons avant de se faire bouffer par un fauve.
Cela la fait rire Ann, cette énergie, cette fougue, ce tempérament, ce diamant brut.
Puis vient l’institutrice. Elle exige de la concentration.
Elle prend une craie neuve. Le tableau complètement noir. Elle trace un O.
Le bras haut, le geste délié et la voix sure : O, un rond, une boucle et une petite queue de cerise (je dirais une queue qui se dresse, mais je ne suis pas l’institutrice).
On fait des pages de O et toujours l’institutrice nous félicite, nous encourage.
Ainsi ce jours là Ann mit une jupe droite et pour la concentration trois fois me branla.
Enfin élève attentif et énergie brûlée, je regardai sa jupe se lever, son sexe se dévoiler.
De sa bouche elle humecte ses doigts, puis se caresse. Elle décompose le geste.
Ce n’est l’idéal pour une caresse mais peut-on apprendre autrement ?
Studieusement je l’imite, doucement, plus haut, plus bas et moins fort…
Elle me fait passer à coté d’elle, pas en face, à coté. Pose ma main sur son ventre, ferme nos yeux. Sa main sur la mienne. Le pouce sur le pouce, l’index sur l’index. Sa main sur la mienne et sa voix.
Ne pas sa laisser troubler par l’ambiance. Le geste rien que le geste aujourd’hui.
Pas à pas apprendre à la caresser. Elle jouit, je crois, ce jour-là.
Pas sur, impossible à dire trop avide de savoir. Savoir ce que chaque femme enseigne à chaque homme.
Je la culbutais mais ce fût différent !
Elle rit encore plus fort et chantonna « le feeling baby, le feeling et le geste »
Une autre fois encore elle était nue devant la fenêtre. Dans le soleil en plein.
Une chaleur à crever, j’te jure, c’est elle qui me brûle de partout ou quoi ?
Elle est nue, moi aussi. Debout dans le soleil.
Elle regarde la lumière et fait : « vient derrière moi ! »
Bien sur que je bande. « Tu te colles contre moi, rien de plus »
Ma main sur son ventre et mon sexe calé entre ses fesses.
Et elle : « je regarde par la serrure, je vois de jolies choses ». Et elle raconte. Ma main prend son envol. Je capte des bribes d’ambiance. Ma bite bat contre ses fesses, marque le tempo.
Elle est mélodie et je joue d’elle.
Elle jouit de moi, de ses souvenirs.
Sa gorge, sa voix c’est cascade. Cascade à la fonte des neiges. Cascade fin mars.
Quand il faut y aller en bottes et au levé du jour. Dangereux, glissant, plus d’un n’en est pas revenu.
J’y vais seul et à pieds . Je suis saisi par le froid comme par la chaleur.
Je suis étourdi par le bruit. Le bruit avant la vision. Et trempé.
Puis le spectacle de la cascade. Cascade de mars. Cascade du monde.
Après je prend le sentier à main droite ; pfuit un chamois, le sourire si tu veux.
Ce que j’en saisis c’est ça : de l’eau en cascade.
D’ou vient l’eau, fût-elle souterraine, a-t-elle connue l’Himalaya, l’océan, des sources , des fontaines, des barrages, éteint les incendies, noyé les imprudents ?
Comment l’eau devient cascade ; il n’y’a qu’elle qui peut le dire.
Et fin!
RN+
Texte envoyé par Richard (suite)
Bon Dieu. Une jouissance…
Lente à venir forcément. Sinon quoi ?
Une page au moins et un putain de rythme d’enfer.
Ni plus ni moins qu’un blues qui invente le Rock’n’Roll.
Donner le coup de langue après le Tchick de la machine.
Donner le coup de langue juste avant le Tchick. Et le Tchick c’est quand ?
Juste quand ma langue réussit un joli rond. Le rond qui sait laisser le clito un peu tranquille.
Et puis la respiration.
Le soleil ça donne du champs, de la profondeur à la voix.
La voix c’est le blues, la Remington : le rythme, le bassin : le tempo.
Ma langue : un chef d’orchestre ?
Rien qu’un petit chef qui accroche la voix, obéit au tempo. Rien qu’un…
Comme toujours c’est le soleil.
Le soleil.
Et sommes nous autre chose que des soleils qui y croient.
Les jambes ouvertes, la voix explore le grave, l’aiguë, un son. Le son.
Le sens est frappé sur la feuille.
Sous la table je bois l’encre. Le sens ne m’appartient pas.
Le goût. Rien que le goût, le son, la chaleur et tout le reste.
Je ne suis qu’un homme. Ouais un soleil aussi un peu. Un soleil rock’n’roll.
Un soleil de goût. Ta jouissance.
Oui ta jouissance. Ta jouissance c’est la tension qui retombe.
Ta jouissance c’est le feeling. Le feeling et la tension.
Le feeling baby
Le feeling baby’ Ann.
RN+