Thursday, December 27, 2007
Pour Richard / réponse au texte d'un lecteur
Ça commence.
Sur la table, la machine brillante chauffée par le soleil. Les touches brûlantes sous mes doigts.
Sous la table, ses doigts brûlants sur ma chair. Mes cuisses blanches s’ouvrent sous ses caresses. Je laisse aller la chaleur de ses mains glisser sur ma peau, comme le soleil glisse sur mes épaules. J’aime écrire sous la chaleur d’un soleil brûlant. Des images me reviennent en mémoire. Les images volées par les trous de serrures des chambres d’une maison discrète dans une petite rue bourgeoise. Des jeunes femmes alanguies sur des canapés rouge, des lits de soie brodée. Des hommes en chemise fouillant sous les jupons. Je confie à ma Remington les petits secrets des boudoirs cachés de la ville. Comme Hemingway racontait les aventures de Jake Barnes, je raconte les histoires des Aspasie modernes. Expertes du cul, elles laissent ces hommes polissons soulever leur jupe et chercher entre leurs lèvres le fruit qu’ils feront mûrir entre leurs doigts. J’appuie sur les touches, l’encre se dépose sur la feuille blanche et je regarde chaque mot en silence. Je sens ses doigts ouvrir mes lèvres lorsque mon esprit est occupé à écrire les mots. J’ouvre la bouche et laisse aller des mots de plaisir lorsqu’il lèche ce qui se dépose sur sa langue, un filet d’encre blanche transparente, fruit de mes souvenirs de voyeuse et de jouisseuse. Car il me fait jouir. Sa langue appuie sur mon clitoris comme les touches de ma Remington appuient sur le papier. Et je n’ai qu’une envie à cet instant, que l’écriture continue, qu’il raconte lui aussi le livre de ma jouissance.
Ann Aroïs
Texte envoyé par Richard (suite)
Toutes mes économies y sont passées, j’ai offert une Remington à Ann.
La même qu’Hemingway. Exactement la même. Un son pur, genre le soleil se lève aussi.
Avec elle, elle va de ville en ville, de motels en maisons de passes. Reporter du cul.
Actrice, reporter, écrivain.
Une petite robe fleur jaune, une chambre à parquet.
L’après-midi au milieu de la lumière, vraiment au milieu.
La fenêtre sur le coté et une feuille qui se noirci.
La Remington au centre de la table en bois, une bonne table pour du gros œuvre.
Elle, la table, la machine, la feuille, la robe. Très jaune en fait.
L’atmosphère : poussière de vitrail façon début de siècle.
Pour être clair début vingtième siècle avec une coupe à la garçonne.
Pas de lit dans cette chambre juste du doré feutré, du jaune pale, du brillant mais légèrement opaque.
Je me glisse sous la table et ça commence
RN+
Tuesday, December 25, 2007
Monday, December 24, 2007
Saturday, December 15, 2007
Texte envoyé par un lecteur
Une bite pour le rythme. Des fesses pour la souplesse. Du souffle et du nerf : l’écriture est une maîtresse exigeante.
De la rondeur, de l’opulence, une écriture ouverte, une écriture offerte. Une écriture femelle.
Du bleu pour l’ambiance. Oui, un fanal bleu pour la petite Colette des queues.
Une écriture femelle noyée dans du bleu ce jour-là.
Penchée sur le clavier, la nuque raide, les épaules lourdes : obéir au texte.
Dans son dos j’approche. Trop de tension. alors je m’occupe de la nuque. La détendre rien qu’avec les pouces. Pour les épaules toute la puissance de mes mains. Mes mains, ses épaules. Ses doigts retrouvent la cadence, le texte respire, l’écriture gronde.
Je passe sous le bureau.
Les chevilles : le plus difficile, caresser, oui, mais en force.
Les mollets : s’accorder un peu de douceur, du temps, du genou au pied.
Ma bouche commence juste pour l’arrière des genoux.
Elle étend ses jambes : pas possible autrement. Le petit creux derrière le genou.
Mes mains attaquent les cuisses, la bouche toujours à la traîne.
Ses doigts sur le clavier : fidèle au texte.
Ses cuisses douces entrouvertes. Remonte là-haut ma bouche !
Ma joue contre elle. J’ouvre ses jambes avec ma joue. Me voilà en haut.
Tchick-tchick, elle fait sur le clavier. L’ordinateur ronronne. Du bleu.
J’attends : un point, une virgule, peut-être la fin d’un paragraphe pour la déculotter.
Et plus tard se branler dans la culotte d’Ann.
S’imprégner de l’odeur de votre chatte. Le temps de l’odeur.
Du bleu, un souffle et l’odeur de votre chatte.
Point d’exclamation, au moins, quand l’odeur de votre chatte devient le goût de ta chatte.
D’abord ma langue en fait le tour, lui laisser le temps, libérer les arômes.
Je remonte le long de la fente, pas encore le clito. D’abord le goût ensuite le clito.
Les lèvres, les bords, le milieu.
Le clito : se faire connaître. L’entourer, le protéger enfin l’aspirer.
Tchick-Tchick sur le clavier et le goût de ta chatte.
Je la suce, l’aspire, l’avale ta chatte, tandis que toi la femelle tu enfantes le texte de ta jouissance.
Richard Noirplus.
Merci Richard pour ce très joli texte. Ann Aroïs.