Monday, September 04, 2006

Extrait

(...) Il entra dans la cabane et en ressortit avec des draps dont il me fit une sorte de haïk. Il me plaça contre une caisse de bois, fit prendre à mon corps et à mes mains la pose qu'il souhaitait et se mit aussitôt à faire une esquisse. Il faisait une chaleur torride. Les draps me donnaient chaud, et la pose était si décontractée que je m'endormis pour de bon. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi. Je me sentais pleine de langueur, comme irréelle. Soudain, je sentis une main douce entre mes jambes, très douce, et qui me caressait si légèrement que je dus m'éveiller pour m'assurer qu'elle m'avait réellement touchée. Reynolds était penché au-dessus de moi avec une expression d'une telle douceur que je ne bougeai pas. Ses yeux étaient tendres, ses lèvres entrouvertes.
"Rien qu'une caresse, dit-il, juste une caresse."
Je restai immobile. Je n'avais jamais rien senti d'aussi doux que cette main qui me caressait délicatement, très délicatement entre les cuisses, sans toucher mon sexe, effleurant parfois la toison. Puis cette main se glissa un peu plus bas, tout près du sexe. Je perdais toute défense et retenue. Il se pencha sur moi et posa ses lèvres sur les miennes, les caressant doucement jusqu'à ce qu'elles répondent; ce ne fut qu'alors qu'il osa toucher le bout de ma langue avec la sienne. Sa main continuait d'explorer, de me toucher doucement - cruelle tentation. J'étais mouillée et je savais que, si jamais il déplaçait à peine ses doigts, il le sentirait. La langueur gagna tout mon corps. Chaque fois que sa langue touchait la mienne, j'avais l'impression qu'une seconde langue, plus petite, vivait à l'intérieur de moi, qui désirait aussi être touchée. Sa main se promenait doucement sur mon sexe, puis sur mes fesses : on aurait dit qu'à chacun de ses mouvements mon sang se réveillait pour la suivre partout. Ses doigts s'arrêtèrent doucement sur le clitoris, puis écartèrent légèrement les lèvres jusqu'à la vulve. Il sentit qu'elle était humide. Il toucha ce miel avec délices, continuant à m'embrasser : il était maintenant allongé sur moi. Je ne fis aucun geste. La chaleur, l'odeur des plantes tout autour, sa bouche sur la mienne agissaient sur moi comme une drogue.
"Rien qu'une caresse", répétait-il tout bas, tandis que son doigt caressait mon clitoris jusqu'à ce qu'il gonfle et qu'il durcisse. Puis j'eus l'impression qu'une graine libérait en moi sa semence, me faisait palpiter de joie sous ses doigts. Je lui donnai un baiser de gratitude. Il souriait. Il me dit :
"Veux-tu me caresser ?"
Je fis signe que oui, mais je ne savais pas ce qu'il attendait de moi. Il déboutonna son pantalon et je vis son sexe. Je le pris entre les mains. "Serre plus fort", me dit-il. Il vit alors que je ne savais pas comment m'y prendre. Il me prit la main et la guida. La petite écume blanche coula sur mes doigts. Il se couvrit. Il m'embrassa avec la même gratitude que celle que je lui avais montrée après mon plaisir. Il me dit : "Sais-tu qu'un Hindou fait l'amour à sa femme pendant dix jours avant de la prendre ? Pendant dix jours, ce ne sont que baisers et caresses". (...)

4 comments:

Anonymous said...

Ben le voilà, l'extrait, rhooo, coquine, qui fait attendre le monde !

Anonymous said...

votre blog est un endroit charmant, les textes que vous nous donnez à lire sont beaux et excitants. merci. votre "journal" est instructif, mais j'ai regretté de le lire à l'envers (c'est la loi du blog). de qui est celui-ci ? l'image de la graine qui éclot à l'intérieur de soi est particulièrement évocatrice.
j'ai posté sur le bigbangblog un commentaire de votre mail à David Abiker. à la

Anonymous said...

votre blog est un endroit charmant, les textes que vous nous donnez à lire sont beaux et excitants. merci. votre "journal" est instructif, mais j'ai regretté de le lire à l'envers (c'est la loi du blog). Anaïs Nin est notre maîtresse à tous, cet extrait nous rappelle pourquoi. l'image de la graine qui éclot à l'intérieur de soi est particulièrement évocatrice.
j'ai posté sur le bigbangblog un commentaire de votre mail à David Abiker. à la lecture de votre blog, ce commentaire me paraît à présent un peu injuste. je reste cependant convaincu que parler de sexualité exclusivement à partir de sa propre expérience est aussi insuffisant que d'en parler sans partir de sa propre expérience. qu'en pensez-vous ?

ann arois said...

Merci pour le "ce commentaire me parait à présent un peu injuste".
Pour le reste, je vous laisse en débattre avec vos amis sur le BBB.